Quels sont les bienfaits du Yoga pendant un jeûne ?

Le Yoga tout comme le jeûne est une pratique qui remonte à des milliers d’années. Le mot Yoga signifie « pont » ou « lien » et rapporte en son nom l’unification entre le corps et l’âme. Amené en Occident à travers les postures/asanas, c’est en réalité bien plus qu’une simple pratique posturale. Le Yoga est un état d’être, de communion avec son corps, son souffle et peut-être même avec autre chose de plus vaste que soi.

D’ailleurs, dans les textes, de nombreux Sages pratiquent l’abstinence et le jeûne pendant de longues périodes en méditation pour atteindre l’état de félicité (Ananda). En ce sens, c’est un bon allié du jeûne. Durant le jeûne, tout notre système digestif est au repos, c’est aussi l’occasion de prendre du temps pour soi, de supprimer les distractions mentales du quotidien et d’écouter ce qui se présente dans notre monde intérieur. On trouve alors une autre source de nourriture que la nourriture « physique ». Une énergie physiologique naît bien sûr de la dégradation de nos graisses, mais en se connectant à son corps, on peut sentir une énergie intérieure, propre à nos ressources, nous nourrir et devenir un puissant moteur.

En médecine Ayurvédique, on parle du concept d’Agni : le feu digestif. C’est un puissant courant d’énergie qui circule dans notre système digestif en collaboration avec notre digestion métabolique. Ainsi, pendant le jeûne, la digestion étant au repos, il est intéressant d’aller travailler Agni. Mais alors quelles sont les pratiques de yoga qui équilibrent ce courant d’énergie interne à notre système digestif ? Tout d’abord, en ce qui concerne la pratique générale du Yoga pendant le jeûne, je recommande de faire du Yoga doux type Hatha Yoga ou Yin Yoga qui ont des enchainements lents et plutôt au sol.

1. Prendre conscience de mon corps 

Aussi appelé scan corporel, prendre conscience de votre corps le matin en vous réveillant. Allongez vos jambes, relâchez vos bras, votre dos et votre tête et observer simplement les points de contact des zones de votre corps avec le lit ou le tapis. Observez sans vous y attacher les pensées et les émotions qui vous traversent. Cette pratique de pleine conscience peut être réalisée à n’importe quel moment de la journée (assis, debout…).

2. Se connecter à son corps, à son souffle avec la Respiration Yogique Complète (RYC)

Dès que vous le souhaitez, déposez une main sur votre thorax et l’autre main sur votre ventre. Prenez 3 à 6 respirations yogiques complètes comme suit : inspirez lentement par le nez en gonflant le ventre, les côtes puis les clavicules et expirez lentement par le nez. Laissez l’expire descendre comme une vague vers votre bassin (vous pouvez absorber légèrement le nombril vers la colonne à la fin de l’expire. Ce mouvement respiratoire vous permet de vous connecter à votre respiration, de calmer l’agitation mentale et de renouveler l’air de vos poumons.

3. Les postures / Asanas : « être fermement établi dans un espace heureux »

De manière générale et encore plus pendant un jeûne, écoutez les signaux de votre corps, une bonne posture est une posture que vous pouvez faire agréablement. En Yoga, on ne parle jamais de performer ou de réussir une posture, l’idée est plutôt de faire le pont entre votre corps et votre âme. Et ce, grâce au souffle afin de découvrir ce que vous apprenez sur vous en réalisant la ou les posture(s). Pour équilibrer Agni, on va favoriser les postures qui viennent masser le système digestif. Elles peuvent être réalisées de manière mobile en répétant les mouvements avec les inspire/expire (Hatha) ou bien maintenues sur plusieurs respirations pendant 3 à 5 min tout en respectant les limitations du jour (Yin).

Dans ces dernières, on retrouve notamment :

– les flexions avant (assis, allongé, debout avec les genoux fléchis ou tendus).
– les torsions du buste par rapport au bassin (assise, allongé, débout).
– les postures sur le ventre avec une respiration ventrale pour masser le ventre.

À noter : les postures maintenues longtemps en Yin Yoga travaillent sur les fascias et tissus conjonctifs, ainsi il peut y avoir des libérations émotionnelles puissantes pendant ou après la pratique, soyez bienveillant envers vous-même. Le maître mot « écoutez-vous » !

4. Les exercices respiratoires / Pranayama : « connecter âme et corps à travers le souffle »

Il existe de nombreux Pranayama. Pour les adeptes du Yoga, sachez qu’en jeûnant les effets sont décuplés. Alors ayez toujours en tête de faire des pratiques de respiration douces et courtes avec des temps de pause et d’observation plus longue qu’à l’habitude. Pour les novices, il convient de commencer doucement et d’observer, car la tête peut tourner rapidement. N’hésitez pas à pratiquer allongé. Vous pouvez simplement faire vos postures en faisant les RYC citées au point 2 ou bien il existe deux exercices respiratoires qui sont aussi des techniques de nettoyage appelées Kriya.

Kapalabati « la respiration du crâne brillant »

Se pratique plutôt assis, dos droit, les mains posées sur les genoux. Il s’agit d’une respiration avec une expire active et forcée par le nez qui va rétracter le nombril vers la colonne et une inspire passive ou le ventre se regonfle naturellement. En jeûne, pratiquez à vitesse lente, car il y a une hyperoxygénation qui peut faire tourner la tête. Faire 1 à 3 cycles de 10 à 20 expires actives, entre chaque cycle observer les effets de la pratique sur le mental en reprenant une respiration calme. C’est une respiration du ventre, mais qui vous le constaterez calme énormément le mental, d’où son nom.

Nauli « le barattage abdominal »

On le retrouve aussi dans la méthode occidentale des respirations dîtes hypo-pressives. Assis, à 4 pattes ou debout, les genoux légèrement fléchis et le tronc droit incliné un peu en avant, les mains sur les genoux. Prenez une inspiration, expirez en vidant tout l’air que vous pouvez en aspirant le nombril à la fin de l’expire puis
prenez une fausse inspiration. Le ventre se rentre grâce au transverse, le diaphragme s’élève et le périnée se contracte. Maintenez la position ventre rentré et quand vous avez de nouveau besoin d’air, prenez une inspiration. Pour pouvoir ressentir et comprendre ce mouvement respiratoire, il est intéressant les premières fois de pincer le nez au moment de la fausse inspiration, de manière à ce que l’air ne rentre pas du tout et de créer la dépression abdominale.

Pour les adeptes, une fois la fausse inspire maintenue, en faisant des mouvements avec les abdominaux, vous pouvez réaliser un massage abdominal comme une vague. C’est un mouvement respiratoire qui crée un massage très puissant sur l’abdomen, le diaphragme et le périnée. Pratiquer 3 à 5 Nauli en reprenant 2 à 3 respirations calmes entre chaque Nauli. Observez les effets de la pratique.

5. Méditation

La méditation comme toutes les autres pratiques fait partie intégrante du Yoga. La méditation est un état d’être qui met fin aux fluctuations du mental. L’idée n’est pas de ne plus penser, mais simplement de se connecter à son corps, à sa respiration et de laisser venir les pensées, les émotions sans s’y attacher. Au début, le mental et l’égo n’ont pas l’habitude alors, vous allez rapidement partir dans vos pensées, chaque fois que vous vous apercevez être « parti » est une victoire, car elle vous permet de revenir à votre centre. La méditation est une question de pratique. Accepter que chaque méditation ne se ressemble pas et que le mental peut divaguer, c’est être humble avec soi-même et avancer dans la pratique. En occident, il existe de nombreuses techniques de méditations guidées.

Quand on jeûne, j’aime proposer de pratiquer une méditation qui est aussi une technique de nettoyage du mental qui s’appelle Tratak. C’est une méditation à la flamme d’une bougie. Assis confortablement, dos droit avec un support, les mains déposées sur les genoux reprendre le scan corporel des points du corps avec le sol, se connecter à son souffle sur 3 à 6 respirations complètes puis fixer le centre de la flamme de la bougie le plus longtemps possible sans cligner des yeux. Les yeux peuvent pleurer. Quand vous ne pouvez plus tenir, fermer les yeux et continuer à visualiser la flamme entre vos deux yeux en respirant calmement. Observez votre mental, votre corps, votre souffle. Vous pouvez ensuite vous allonger quelques instants.

Les bienfaits du Yoga pendant un jeûne, conclusion

Toutes ces pratiques peuvent être faites indépendamment ou bien ensemble. L’idée une nouvelle fois est de vous rapprocher de votre « intimité » en vous écoutant. Toutes les pratiques ne conviennent pas à tout le monde. Trouvez les pratiques qui vous font du bien et retrouvez une part de votre souveraineté intérieure. C’est en ces deux points principaux que Yoga et jeûne forment une belle alliance.

Pendant nos stages de jeûne en Savoie et Haute-Savoie, je prends plaisir à vous proposer des séances (non obligatoires évidemment) le matin ou en soirée mêlant ma passion philosophique du Yoga et ses différentes pratiques.

Pour en savoir plus sur nos stages de jeûne, je vous invite à cliquer sur les liens suivants :

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